Le traitement phonique des sols anciens

Au delà de la simple tendance du vintage, la réhabilitation et mêmes les constructions neuves font de plus en plus appel à la récupération de matériaux et/ou à l'utilisation de matériaux anciens. Un vaste choix qui va des briques aux parquets en chêne en passant par les traditionnelles tomettes. Avec le temps, ces produits se patinent et deviennent vraiment magnifiques. Dans la série acoustique & matériaux anciens, quels conseils appliquer pour le mise en œuvre de sols anciens tout en maintenant ou garantissant un niveau de confort acoustique acceptable dans les bâtiments ?
Quels sont les principaux types de sols anciens ?
Il est possible de trouver deux types de sols anciens sur le marché des matériaux de construction : les sols en bois (qui regroupent les anciens parquets) et les sols durs (qui regroupent les briques, les tomettes ou encore les carrelages anciens tels que les dalles de Bourgogne).
Le bois est un des plus anciens matériaux de construction utilisé. Soigneusement entretenu, il traverse les siècles. Qu'il soit en sapin, en chêne, en noyer, en hêtre ou en orme, différentes finitions sont possibles : brossée, rabotée, huilée, vernis, etc.
Identifier précisément les objectifs acoustiques à atteindre
Dans un premier temps, avant toute mise en œuvre de sols anciens ou de traitements acoustiques, il convient de définir en amont les objectifs acoustiques à atteindre au sein de l'ouvrage. Dans le cas des sols, qu'il s'agisse d'un bâtiment à usage d'habitation ou d'un bâtiment tertiaire, le niveau de bruit de choc standardisé ne devra pas dépasser une valeur située entre 57 dB et 60 dB (indice L'nT,W). Pour ce qui relève des bruits aériens entre étages, l'isolement acoustique attendu sera différent suivant la destination du bâtiment. Si l'ouvrage est un bâtiment tertiaire, l'isolement entre deux bureaux pourra être compris entre 35 dB et 45 dB. Pour des locaux à usage d'habitation, cette valeur sera au minimum de 53 dB (suivant l'indice DnT,A).
L'importance de la structure du bâtiment
Les sols anciens étant essentiellement des reversements finis, il convient de garder à l'esprit qu'indépendamment du choix de ces matériaux, les traitements acoustiques à apporter dépendront avant tout de la structure sur laquelle ils seront mis en œuvre. Ainsi, deux grands types de structures peuvent exister : les structures lourdes traditionnelles (hourdis, planchers béton) ou les structures légères (ossatures en bois). Le choix des traitements phoniques doit être ainsi réalisé en fonction du type de sol ancien mais également en fonction de la structure du bâtiment à isoler.
Quels traitements pour des tomettes ou des carrelages anciens
Si la structure est en béton et que les traitements acoustiques aux bruits aériens sont déjà garantis par une épaisseur de dalle suffisante, alors les traitements acoustiques associés aux tomettes ou carrelages anciens viseront essentiellement à limiter la transmissions des bruits de choc. Si sur des matériaux neufs, une mise en œuvre d'une sous-couche acoustique mince est suffisante, dans le cadre de sols anciens il sera bien souvent nécessaire de prévoir la réalisation d'une chape découplée de la structure. La chape, support du sol fini ainsi découplé, permettra un large choix de mode de pose. Il conviendra toutefois de ne pas omettre de découpler les plinthes des revêtements sols finis.
Si la structure est en bois, le choix d'une chape sèche peut être judicieux. Constituée de laine de bois, ou de tout autre isolant bio-sourcé rigide et de plusieurs plaques de plâtre rigidifiées, la chape sèche apportera un excellent isolement acoustique aux bruits d'impacts. Attention, dans le cadre des planchers bois, l'isolement aux bruits aériens est réalisé dans 90 % des cas par un faux plafond aux étages inférieurs. La chape sèche ne permettra pas, seule, d'atteindre les isolements acoustiques exigés ou recommandés pour des logements neufs avec un sol à ossatures bois.
Quels traitements pour des parquets anciens
Dans le cas de parquets anciens, une mise en œuvre sur sol dur peut être réalisé au moyens d'une sous-couche mince sans passer par la réalisation d'une chape acoustique. Toutefois, le choix de la sous-couche doit être réalisé en vérifiant la sa performance acoustique (indice de réduction des bruits de choc) et compatible avec le mode de pose du parquet ancien. Tout transfert ou jonction solidienne entre le parquet ancien et la structure du bâtiment doit être évité.
Dans le cadre d'une mise en œuvre sur structure bois, il conviendra d'appliquer les mêmes recommandations que pour un sol dur. Le recours à une chape sèche sera indispensable !
Acoucibe est un cabinet d'expertise spécialisé en acoustique architecturale et environnementale. Fondé en 2015, Acoucibe apporte une compétence technique et scientifique dans la conception et la réalisation de projets où l'acoustique revêt un intérêt notable. Face aux enjeux et décisions, Acoucibe oriente les choix techniques de ses clients en leur permettant d'optimiser les coûts de conception dans le respect d'un haut niveau de confort acoustique.