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Pourquoi traiter les sources de bruit prédominantes

Pourquoi traiter les sources de bruit prédominantes

En acoustique environnementale, il est souvent très rare d'associer une nuisance sonore à une seule source de bruit. Le problème concerne principalement les nuisances sonores issues des milieux industriels ou tertiaires ou de nombreux équipements fonctionnent simultanément soit de manière synchrone (en même temps) ou de manière asynchrone (c'est-à-dire sur des plages de temps différentes). La tentation est grande de vouloir traiter uniquement certaines sources sonores tant pour des questions de facilité technique que pour des questions financières. Mais attention, cette démarche est trompeuse et peu conduire… à ne rien améliorer du tout ! 

Niveau de bruit environnemental et réglementation acoustique

Comme nous l'avons déjà détaillé dans notre article COMMENT MESURER LES NUISANCES SONORES DU VOISINAGE ?, la réglementation acoustique française en matière de bruit dans l'environnent est associée à la notion d'émergence. C'est-à-dire à la différence de bruit entre le niveau sonore ambiant (en présence des nuisances sonores à caractériser) et le niveau de sonore résiduel (c'est-à-dire en l'absence des nuisances mais en tenant compte de toutes les autres composantes du bruit environnemental : bruits liés au trafic routier ou ferroviaire, bruits de voisinage, etc.). Suivant les durées d'occurrence des sources de bruit et la période horaire (diurne ou nocturne) des seuils maximums à ne pas dépasser sont spécifiés réglementairement (décret 2006-1099 du 31 août 2006).   

Les analyses d'émergence en acoustique environnementale concernent tant les niveaux globaux dit « intégrés » en dB(A) que les niveaux sonores par bandes d'octave (son graves, moyens et aigus) de 125 Hz à 4 kHz.

Pour des sources sonores fonctionnant de manière continue sur plus 8h00, il est possible de retenir le seuil limite d'émergence de 5 dB(A) en période diurne et de 3 dB(A) en période nocturne. 

Le cas des nuisances sonores issues de plusieurs sources de bruit

Les nuisances sonores industrielles ou tertiaires font bien souvent intervenir plusieurs sources de bruit lors du fonctionnement simultané d'installations techniques. Cela peut être le bruit de plusieurs climatisations, le bruit de plusieurs volumes réfrigérants variables ou encore les bruits issus de plusieurs systèmes de soufflerie (insufflation ou extraction d'air). Les contributions de chacune des sources de bruit environnementale vont dépendre de leurs puissances respectives, de leurs durées d'occurrences ainsi que de leurs éloignements par rapport au point de mesure. 

Prenons l'exemple concret d'un site industriel composé de plusieurs équipements techniques dont 3 d'entre elles ont pu être identifiées comme des sources de nuisances sonores en un point donné de l'environnement (généralement au sein du voisinage immédiat). Considérons également que ces 3 sources disposent d'un niveau de puissance acoustique équivalent engendrant un niveau de pression acoustique (niveau de bruit) équivalent dès lors qu'elles sont mesurées séparément. Le traitement d'une seule de ces sources n'engendrera une réduction que 1,5 dB du niveau de bruit global des nuisances sonores dans le voisinage.

Le même problème pris avec uniquement 2 sources dont une seul serait traité phoniquement ne permettrait de réduire le niveau de bruit que de 3 dB. La validité d'un tel traitement devrait se faire suivant l'émergence acoustique et le niveau de bruit résiduel présent dans l'environnement. Toutefois, si les émergences sont proches d'une dizaine de décibel, le traitement partiel des sources de bruit ne sera pas suffisant pour entrer dans le respect des seuils réglementaires.  

L'erreur consistant à ne pas traiter les sources de bruit les plus contributrices

Prenons un second exemple, pour lequel l'une des sources de bruit présente une contribution sonore de plus de 10 dB(A) par rapport aux autres sources sonores. Si une stratégie consistant à traiter uniquement les sources les moins bruyantes est retenue, alors le niveau de bruit global n'aura pas baissé. En d'autres termes, les traitements effectués sur les sources les moins moins bruyantes n'auront servies à rien dans la mesure ou le niveau de bruit au point de mesure sera piloté uniquement par la source la plus contributrice (bruyante). L'émergence acoustique n'aura pas baissée.

Comment éviter toute erreur lors du traitement des nuisances sonores ?

Dans le cadre d'une stratégie de traitement des nuisances sonores dans l'environnement, il est primordial, avant d'effectuer tout travaux d'insonorisation ou d'isolement acoustique de procéder à diagnostic acoustique. Ce diagnostic doit inclure systématiquement une évaluation du niveau de bruit résiduel sur 24h00 et une mesure de la contribution des sources sonores (sur plusieurs cycles). Il permettra d'orienter le choix des traitements sur les sources prioritaires. Faire appel à un bureau d'étude acoustique indépendant permettra d'obtenir un diagnostic précis dont le coût offrira la possibilité de gagner de l'argent en évitant l'engagement de travaux inutiles acoustiquement.

   

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À PROPOS D'ACOUCIBE
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Acoucibe est un cabinet d'expertise spécialisé en acoustique architecturale et environnementale. Fondé en 2015, Acoucibe apporte une compétence technique et scientifique dans la conception et la réalisation de projets où l'acoustique revêt un intérêt notable. Face aux enjeux et décisions, Acoucibe oriente les choix techniques de ses clients en leur permettant d'optimiser les coûts de conception dans le respect d'un haut niveau de confort acoustique.

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