Isolement entre local d'activité et logements
La mixité d'usage des bâtiments impose parfois le partage d'un même ouvrage entre locaux d'activité et logements. Généralement, les logements seront situés en étage et les locaux d'activité en RDC. Certains logements en RDC peuvent également être contigus à des locaux d'activité. Dès lors l'isolement acoustique aux bruits aériens entre locaux d'activité et logements requière une attention particulière.
Qu'est ce qu'un local d'activité
La notion de local d'activité est définie dans l'arrêté du 30 juin 1999 (caractéristiques acoustiques des bâtiments d'habitation). Il s'agit de tous les locaux d'un bâtiment autres que ceux définis dans les catégories logements, circulations communes et locaux techniques. A noter une exception, les garages collectifs, qui ne sont pas définis comme des locaux d'activité.
Quel isolement acoustique entre un logement et un local d'activité ?
L'isolement acoustique aux bruits aériens entre un local d'activité et un logement dépendra du type de local de réception visé. Il sera de 55 dB si le local de réception est une salle d'eau ou une cuisine. Il sera porté à 58 dB pour une pièce de vie (salle à manger, salon, chambre). En comparaison avec des garages collectifs, l'isolement acoustique aux bruits aériens entre un logement et un local d'activité est supérieur d'au moins 3 dB.
L'isolement acoustique aux bruits d'impact est, quant à lui, équivalent entre deux logements ou entre un logement et un local d'activité. Ainsi, les niveaux de bruit de choc standardisés ne devront pas rester inférieurs à 58 dB.
Les solutions techniques à mettre en œuvre
Une fois posés les critères d'isolement acoustique entre un local d'activité et un logement, il est nécessaire de s'interroger les traitements acoustiques à mettre en œuvre.
Sur des construction traditionnelles, en béton, les planchers de 20 cm, couramment mis en œuvre entre étages ne seront pas suffisants. Les planchers béton, de 20 cm, permettent de garantir un isolement de 53 dB entre deux locaux (en considérant un isolation thermique par l'intérieur). Ils ne permettent toutefois pas d'atteindre 58 dB. De même, l'augmentation de l'épaisseur de béton, jusqu'à 23 cm, reste insuffisante.
Ainsi, afin de garantir l'atteinte de performances suffisantes, il conviendra de positionner, entre un logement et un local d'activité, un isolant en laine de verre et plaques de plâtre, en sous face de dalle béton (23 cm par défaut). La nature et le type d'isolant sera fonction de l'épaisseur de la dalle béton, de la nature et de la composition des doublages en façade ainsi que de la disposition des locaux de réception.
Une alternative au doublage en sous face des planchers béton est la mise en œuvre, entre un local d'activité et un logement, d'une chape béton avec sous-couche acoustique. Le choix de la sous-couche ainsi que l'épaisseur des matériaux mis en œuvre est cruciale. Ce choix doit impérativement être opéré quant à la capacité de la chape à améliorer l'affaiblissement acoustique aux bruits aériens (en tendant compte de l'épaisseur de la dalle), indépendamment de ses capacités à améliorer la réduction des bruits d'impact.
Dans le cadre de modes constructifs non traditionnels, faisant appel à des plancher préfabriqués ou des planchers légers en bois, il conviendra de systématiquement faire intervenir un bureau d'étude acoustique. De même, dans le cadre de doublages thermiques par l'extérieur, les transferts aériens via les murs de façade peuvent engendrer des pertes d'isolement acoustique que la nature et l'épaisseur du plancher ne pourraient combler.
Acoucibe est un cabinet d'expertise spécialisé en acoustique architecturale et environnementale. Fondé en 2015, Acoucibe apporte une compétence technique et scientifique dans la conception et la réalisation de projets où l'acoustique revêt un intérêt notable. Face aux enjeux et décisions, Acoucibe oriente les choix techniques de ses clients en leur permettant d'optimiser les coûts de conception dans le respect d'un haut niveau de confort acoustique.