Isolements en zones aéroportuaires
Il va sans dire que la proximité des aéroports ou aérodromes engendre inévitablement des nuisances sonores liées aux aéronefs. A cet effet, la plupart des aéroports sont dotés de Plans d'Exposition aux Bruits qui limitent à la fois les constructions en zones bruyantes et impose, à certains endroits, un renforcement des isolements acoustiques aux bruits aériens extérieurs.
Qu'est ce qu'un Plan d'Exposition au Bruit ?
Un Plan d'exposition au Bruit ou PEB est un véritable document d'urbanisme opposable aux tiers qui s'impose au Plan local d'urbanisme (PLU) des communes. Il vise à organiser l'urbanisation proche des aérodromes en préservant l'activité aéroportuaire. L'élaboration d'un PEB doit tenir compte de l'ensemble des perspectives à court, moyen et long termes de développement et d'utilisation de l'aéroport concerné. Le PEB contient un document graphique à l'échelle du 1/25000ème qui délimite quatre zones de gêne quantifiée par l'indice Level day evening night (Lden) en dB(A).
Les obligations associées aux différentes zones d'un PEB
La zone A correspond à une gêne très forte (Lden supérieur ou égal à 70). La zone B correspond à une gêne forte (Lden entre 65 dB(A) et 62 dB(A)). La question des isolements acoustiques aux bruits aériens dans ces deux zones ne se pose pas vraiment. Elles sont dans tous les cas inconstructibles. Toutefois, l'arrêté du 23 juillet 2013 modifiant l'arrêté du 30 mai 1996 relatif aux modalités de classement des infrastructures de transports terrestres et à l'isolement acoustique des bâtiments d'habitation dans les secteurs affectés par le bruit prévoit des isolements DnT,A,tr supérieurs à 45 dB en zone A et 40 dB en zone B.
La zone C correspond à une gêne modérée (Lden supérieur à une valeur choisie entre 57 dB(A) et 55 dB(A)). Les isolements en façades et toiture sont nécessairement supérieurs à 35 dB
La zone D correspond à une gêne faible. Cette zone n'est définie que sur les dix plus grands aéroports français (Lden supérieur à 50 dB(A) et inférieur à 55 dB(A)). Au sein de cette zone, les isolements acoustiques des bâtiments à usage d'habitation requièrent au minimum 32 dB en façade et toiture (c'est à dire souvent moins qu'un bâtiment affecté par un trafic routier ou ferroviaire dense en secteur urbain).
Comment dimensionner les isolements en façades des bâtiments ?
Les isolements acoustiques aux bruits aériens extérieurs des bâtiments, doivent, dans les zones affectées par le bruit des aéroports-aérodromes, faire l'objet d'un calcul acoustique. Le calcul de l'isolement sonore peut être réalisé à l'aide de la norme NF EN 12354-3 en tenant compte de l'affaiblissement acoustique des fenêtre et des différents équipements (entrées d'air, coffres de volets-roulants etc.). Ce calcul tient compte également de la profondeur du local et du ration de surface vitrée de la façade. A défaut, il est possible pour l'architecte ou le maître d'œuvre de se rapporter aux paramètres acoustiques forfaitaires proposées par l'arrêté du 13 avril 2017 relatif aux caractéristiques acoustiques des bâtiments existants lors de travaux de rénovation importants. Dans ce cas une attention particulière doit être portée sur le choix correcte entre le type de secteur affecté par le bruit et le classement de la zone aéroportuaire. Il reste toutefois conseillé de faire appel à un bureau d'étude acoustique pour disposer d'une notice acoustique complète concernant les isolements acoustique des façades extérieurs.
Acoucibe est un cabinet d'expertise spécialisé en acoustique architecturale et environnementale. Fondé en 2015, Acoucibe apporte une compétence technique et scientifique dans la conception et la réalisation de projets où l'acoustique revêt un intérêt notable. Face aux enjeux et décisions, Acoucibe oriente les choix techniques de ses clients en leur permettant d'optimiser les coûts de conception dans le respect d'un haut niveau de confort acoustique.