Les 3 erreurs à éviter pour l'acoustique des planchers

Les 3 erreurs à éviter pour l'acoustique des planchers

Dès lors qu'il s'agit de traiter le confort acoustique au sein des logements à usage d'habitation, la question de l'isolement acoustique des planchers apparaît primordiale. Pour l'architecte et le maître d'œuvre, des choix stratégiques s'opèrent dès l'esquisse du projet pour sélectionner des modes constructifs efficaces traitant à la fois l'isolement aux bruits aériens et de choc standardisés des planchers. Retour sur trois grandes erreurs couramment rencontrées pour l'isolement acoustique des planchers dans les projets de construction des bâtiments à usage d'habitation qu'il convient d'éviter en tant pour en neuf qu'en rénovation.

Erreur n°1 : Confondre isolement aux bruit aériens et solidiens

L'erreur est courante et se répète systématiquement dans les projets de construction au sein desquels aucun acousticien n'intervient : les performances acoustiques aux bruits de choc sont souvent confondues avec celles de l'isolement aux bruits aériens. Les deux types de bruit étant différents, un plancher traité pour l'isolement des bruits solidiens ne sera pas toujours efficace pour les bruits aériens.

Prenons un exemple simple et concret (un peu radical…) de deux locaux superposés en béton (surface : 4 m x 5 m et hauteur sous plafond de 2,54 m) présentant des murs de façade et de refend en blocs de parpaings creux de 20 cm (doublage des façades de 45 mm laine minérale et 1 BA 13). Pour une dalle béton de 10 cm avec une chape en mortier « acoustique » (c'est-à-dire efficace pour les bruits d'impact) et constituée d'une de PSE (isolement aux bruits de choc normalisés de 23 dB), le niveau de bruit de choc normalisé in situ est évalué à 58 dB (indice L'nT,W). Ce résultat apparaît à juste titre conforme aux exigences acoustiques d'un logement neuf (niveau de bruit inférieur ou égal à 58 dB) et le complexe sous-couche et chape traite efficacement les bruits d'impact. Pour autant, en calculant l'isolement aux bruits aériens, l'ensemble présente un indice d'isolement aux bruits aériens de 49 dB (indice DnT,A) soit 4 dB en dessous des exigences acoustiques réglementaires pour un bâtiment à usage d'habitation. Ceci provient de la dalle support qui n'est pas adaptée (épaisseur trop faible). La chape et la sous-couche n'ont un effet que marginal sur l'isolement acoustique aux bruits aériens. Pour rentrer en conformité, sur ce même exemple, une dalle de 20 cm aurait été recommandée. A défaut, le doublage du plancher à l'étage inférieur, voir des murs de refend et de façade s'avérera nécessaire. 

La performance acoustique d'un bâtiment au niveau de bruit de choc doit être la plus faible possible (il s'agit d'un niveau de bruit). L'isolement quant à lui est d'autant meilleur que sa valeur est grande. 

Erreur n°2 : Sélectionner des traitements mal adaptés à la structure du plancher

Les performances acoustiques aux bruits de choc normalisés des traitements phoniques pour les planchers sont généralement communiquées sous forme d'un indice d'amélioration aux bruits de choc. Ainsi, cette différence dépend du support sur lequel la solution acoustique a été évaluée. Par défaut, pour les planchers béton, les solutions techniques sont testées sur des dalles béton de 14 cm. Les résultats obtenus sur ce type de solution ne sont pas systématiquement transférables sur les autres supports. C'est particulièrement le cas des sous-couches et chapes acoustiques sur plancher béton dont la performance acoustique ne pourra être considérée telle quelle pour des planchers en bois (OSB 18 mm sur lambourdes ou PLX).  

Erreur n°3 : Faire le choix de planchers filants entre logements 

C'est l'erreur classique à éviter ; les planchers et dalles filantes sont susceptible de transmettre les bruits aériens et solidiens entre logements. Ce problème est inévitable lors de la rénovation de logements anciens pour lesquels une alternative consiste à retenir systématiquement des chapes sèches ou humides associées à une stratégie de « boite dans la boite » (doublages désolidarisés des murs séparatifs et des plafonds). 


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À PROPOS D'ACOUCIBE
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Acoucibe est un cabinet d'expertise spécialisé en acoustique architecturale et environnementale. Fondé en 2015, Acoucibe apporte une compétence technique et scientifique dans la conception et la réalisation de projets où l'acoustique revêt un intérêt notable. Face aux enjeux et décisions, Acoucibe oriente les choix techniques de ses clients en leur permettant d'optimiser les coûts de conception dans le respect d'un haut niveau de confort acoustique.

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