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Les objectifs de performances thermiques et énergétiques des bâtiments collectifs d'habitation imposent bien souvent la mise en œuvre en façade de briques creuses. De fait, la brique est un matériau idéal pour relever le défi de la RE 2020 : Elle dispose d'une importante inertie thermique, elle permet de lutter efficacement contre les ponts thermiques et dispose d'une durabilité dans le temps tout en résistant au feu ! Toutefois, la mise en œuvre de façades en briques creuses impose systématique la mise en œuvre d'isolants complémentaires. Deux options sont ainsi possibles : une isolation thermique par l'intérieur (ITI) ou une isolation thermique par l'extérieur (ITE). Un choix qui est susceptible d'impacter les stratégies de traitement acoustique pour les isolements acoustiques intérieurs entre logements !

Bien comprendre les différences entre ITI et ITE 

Encore peu répandue en France, à l'exception des réhabilitations, l'ITE correspond à un doublage des murs porteurs par une enveloppe placée sur la face extérieure des murs. L'isolation thermique par l'extérieur est apparue en 1930 et s'est généralisée à partir des années 1960 dans les pays d'Europe du nord ayant un climat froid. Cette stratégie, qui permet de luter efficacement contre les ponts thermiques, recourt à des matériaux d'isolation classique tels que : les laines minérales (laine de verre et laine de roche), les fibres de bois ou encore les mousses phénoliques (dites aussi résoliques).

L'isolation thermique par l'intérieur ou ITI est d'avantage répandue en France. Cette stratégie est particulièrement adaptée pour les réhabilitations dès lors qu'il est difficile d'intervenir sur l'extérieur du bâtiment (façade classée ou soumis à avis ABF). L'isolant (laine de minérale ou de bois) est positionné en intérieur des locaux et recouvert par une plaque de plâtre. 

Impact des ITI/ITE sur l'isolement acoustique des façades

L'impact général des ITI ou ITE sur les isolements acoustiques aux bruits aériens en façades sont négligeables. En effet, la façade mettant en œuvre d'autres équipements techniques acoustiquement plus faibles (tels que les menuiseries, les entrées d'air ou les coffres de volets-roulants) ce sont généralement ces derniers qui piloteront l'isolement acoustique en façade. En d'autres termes, pour des bâtiments sans classement acoustique des façades (avec un DnT,A,tr de 30 dB), les isolements phoniques des menuiseries seront dans tous les cas plus faibles que le mur maçonné en briques creuses avec doublage ITI ou ITE. Une attention particulière devra toutefois être portée dès lors qu'une infrastructure de transport impose des isolements supérieurs à 35 dB. En effet, la mise en ouvre de certains ITI ou ITE peut amenée à une dégradation de l'affaiblissement acoustique de la façade. C'est ainsi particulièrement le cas des isolants en PSE collés en contact direct avec les murs porteurs.

Impact des ITI/ITE sur les isolements acoustiques intérieurs

Bien souvent négligés par les concepteurs, les ITE et ITI auront également un impact non négligeable sur les traitements à apporter quant aux isolements acoustiques intérieurs entre logements. Cela est particulièrement vrai pour les murs de façades en briques creuses. Compte tenu de la légèreté des blocs de briques creuses, des chemins de transferts acoustiques existent entre logements ou locaux des bâtiments via la façade en briques creuses. Pour y remédier, le renforcement ou le doublage des murs de refend n'est pas toujours suffisant et impose un traitement acoustique des murs de façade par l'intérieur. Ainsi, si le choix d'un doublage ITE a été réalisé sur la façade en brique, un doublage ITI sera en sus parfois nécessaire suivant les types et les épaisseurs des murs de refends. 

En conclusion, le recours à l'ITE, qui dispose de nombreux avantages, ne doit acoustiquement pas être privilégié sur les façades en briques creuses. Il est d'avantage adapté aux constructions mettant en œuvre des murs maçonnés lourds (tels que qu'en béton banché).