Fausses idées reçues en acoustique
La confusions entre isolation acoustique et isolation thermique pousse parfois à quelques amalgames et idées reçues sur l'acoustique. Cette situation touche à la fois le domaine de l'acoustique du bâtiment mais aussi celui de l'acoustique environnementale. Voici quelques idées reçues, fausses, concernant l'acoustique des bâtiments et de l'environnement.
Idée reçue N°1 : « Le son va systématiquement monter ».
Le champ acoustique, comme toutes les ondes mécaniques, va se propager suivant la directivité de la source. Dans la plupart des cas, les sources sonores du bâtiment et de l'environnement sont omnidirectionnelles. En d'autres termes, elles vont se propager de manière équivalentes dans toutes les directions. Ainsi, le son ne monte pas ; il se propage dans l'ensemble des directions. Pour s'en rendre compte, il suffit de placer un haut parleur à une auteur de 1m50 et de glisser son oreille en dessous… Si le son montait, le niveau sonore du haut-parleur ne serait pas audible, sous la source !
Idée reçue N°2 : « La végétation est une très bonne barrière sonore ».
Traiter l'acoustique d'une source sonore par un écrantage est relativement problématique. En effet, il est toujours préférable de traiter une source de nuisance en isolant ou capotant à la source. L'écran sonore, mal positionné, sera, dans bien des cas, inefficace et n'isolera pas l'ensemble des points critiques en réception. Qu'à cela ne tienne, un écran, pour être efficace doit être suffisamment massique pour isoler les basses fréquences. Dans le cas de la végétation, les feuillages sont bien trop légers pour isoler de la transmission des sons (à la fois à basses et hautes fréquences). Ainsi, la végétation n'isole absolument pas des sons !
Idée reçue N°3 : « Il est possible d'isoler son logement pas des matériaux absorbants ».
Papier peints, peintures acoustiques ou surfaces absorbantes (en nid-d'abeille ou autre…) ne seront jamais efficace pour isoler phoniquement un logement dès lors qu'une nuisance sonore est détectée. En effet, y compris sous réserve que ces matériaux sont de bons absorbants phoniques, le traitements de la réverbération ne garantie pas un isolement. Dans le cadre d'une nuisance sonore, il convient de détecter l'origine des bruits parasites : s'agit-il de transmissions aériennes ou solidiennes ? Si la transmission est aérienne, il conviendra d'améliorer l'isolement acoustique aux bruits aériens ou de traiter les éventuelles fuites (interphonies). S'il s'agit de transmissions solidiennes, il conviendra de découpler vibratoirement les sources de bruits des structures.
Idée reçue N°4 : « La laine de roche est meilleure que la laine de verre ».
Pour les questions thermiques, il conviendra d'interroger un bureau d'étude spécialisé... Concernant le confort acoustique, la laine de roche disposer de quasiment les mêmes propriétés d'absorption que la laine de verre. Cela provient, en partie, de sa porosité. Seules, tant la laine de verre que la laine de roche, sont de très mauvais isolants acoustiques (elles laissent passer les sons !). Combiner dans un système masse-ressort-masse (c'est à dire avec des plaques de plâtre), la laine de roche ou la laine de verre disposent de propriétés quasiment équivalentes.
Idée reçue N°5 : « Il est possible d'isoler une pièce avec des cloisonnettes ».
Souvent rencontrées dans les bureaux et open-spaces pour séparer les collaborateurs, les cloisonnettes absorbantes (à mi-hauteur), vendues comment « acoustiques » ne sont d'aucune efficacité pour isoler les sources de bruits ou les conversations. En effet, le son se propageant dans toutes les directions, l'espace au dessus de la cloisonnette sera le vecteur des nuisances sonores.
Acoucibe est un cabinet d'expertise spécialisé en acoustique architecturale et environnementale. Fondé en 2015, Acoucibe apporte une compétence technique et scientifique dans la conception et la réalisation de projets où l'acoustique revêt un intérêt notable. Face aux enjeux et décisions, Acoucibe oriente les choix techniques de ses clients en leur permettant d'optimiser les coûts de conception dans le respect d'un haut niveau de confort acoustique.