Les causes et solutions d'une VMC trop bruyante

Les causes et solutions d'une VMC trop bruyante

Les VMC (Ventilations Mécaniques Contrôlées) permettent d’améliorer la qualité de l'air intérieure des logements en réduisant le taux d’humidité. Toutefois, les VMC sont des sources de bruit qu’il convient de traiter dès les phases de conception des bâtiments qu’il s’agisse de logements ou de bâtiments tertiaires.

Bruit des VMC : que dit la réglementation ?

Les obligations réglementaires en matière d’acoustique pour les logements neufs sont applicables aux VMC (soit la NRA de 1999). Les limites de bruit de fond admissibles pour les VMC sont de 30 dB(A) pour les pièces principales et 35 dB(A) pour les salles de bain et les cuisines. Ces exigences font référence à l’indice LnAT mesuré suivant NF EN ISO 10052. Il n’existe aucun limite réglementaire par bandes d’octave pour les bâtiments à usage d’habitation. Les obligations acoustiques pour les VMC applicables aux bâtiments neufs ne sont pas exigibles en rénovation. 

Certaines exigences sont également édictées pour limiter le bruit des VMC dans les bâtiments tertiaires : Établissements de santé, d’enseignement et d’hébergement. En dehors de ces cas particuliers, il n’existe aucune valeur limite pour les VMC (exemples : Bureaux, restaurants, commerces, etc.).  Dans le cadre de certains programmes, le maître d’ouvrage peut être amené à préciser dans son Programme Technique Détaillé (PTD) des limites de bruit de fond par bandes de fréquences applicables aux bruits générés par les VMC. 

Quelles sont les origines du bruit généré par les VMC ?

Les bruits générés par les VMC sont la résultante d’une multitude de sources sonores qui s’étendent de la bouche d’aspiration jusqu’au caisson VMC, en passant par les réseaux (clapets, registres etc.). L’erreur couramment commise est de considérer que le bruit d’une VMC au sein d’un appartement ne provient exclusivement que de la bouche terminale...

Le caisson VMC, à l’origine de la plupart des bruits à basses fréquences

Le caisson VMC, qu’il soit simple ou double, engendre suivant son mode de fonctionnement une puissance acoustique à l’aspiration et/ou au soufflage. Cette source de bruit, importante à basses fréquences, va se propager sur l’ensemble du réseau VMC de l’immeuble. Il convient en amont de vérifier la puissance acoustique injectée par le caisson VMC dans le réseau (cette valeur dépend du débit maximum). Les performances acoustiques des caissons VMC, par bandes d’octave, sont la plupart du temps disponibles auprès des fabricants (suivant le débit). Ces valeurs sont à ne pas confondre avec les bruits aériens rayonnés par le caisson VMC lui-même (critique si le caisson n’est pas isolé !).

Dans la plupart des cas, il convient d’adjoindre un silencieux en sortie du caisson VMC sur les réseaux internes. Mais attention ! Le choix du silencieux doit être fait de manière à traiter efficacement les bandes d’octave sources des nuisances sonres issues du caisson choisi (et généralement entre 63 Hz et 250 Hz). N’hésitez pas à faire appel à un bureau d’étude acoustique pour vérifier le dimensionnement de votre silencieux ou pièce à son pour votre réseau VMC !

Nota : les caissons VMC sont des sources vibratoires au sein des logements : Il convient de systématiquement découpler les caissons VMC du reste de la structure du bâti (accroches élastiques ou plots antivibratiles).  

Le réseau aéraulique, un exceptionnel propagateur du bruit

Les réseaux aérauliques sont un très bon diffuseurs de bruit. A l’image d’une antenne, les sources de bruit issus de l’aspiration ou du soufflage de la VMC vont se transmettre y compris en s’éloignant du caisson VMC. Il est illusoire de penser que la nature « rigide » des gaines ou leur isolement est de nature à atténuer la transmission des sources de bruit issues du caisson VMC. Le réseau VMC, suivant les vitesses d’air (débit et section des conduits) va lui-même également se comporter comme une source de bruit au passage de l’air sous forme de régénérations. Ces « régénérations » sont essentiellement situées à hautes fréquence (entre 500 kHz et 4 kHz), pour des vitesses d’air supérieures à 4 m/s. 

D’autres sources de bruit sont également engendrées par les réseaux VMC au sein des habitations : accident, coudages, clapets, registres. Dans le cas d’applications sensibles, l’ensemble du réseau doit être analysé pour prendre en compte la somme de toutes les régénérations acoustiques susceptibles de se produire du fait de la configuration du réseau. Si nécessaire des pièges à son ou silencieux sont stratégiquement ajoutés sur le réseau (silencieux secondaires).   

La bouche VMC et sifflements au passage de l’air

Les bouches VMC sont également des sources de bruit résultantes du passage de l’air aspiré ou soufflé (sifflement essentiellement à hautes fréquences entre 1 kHz et 8 kHz). Les puissances générées par les bouches VMC sont à vérifier avant installation. La plupart des fabricants indiquent des valeurs de puissance acoustique par bandes d’octave pour les bruits issus  des bouches VMC. Ces valeurs vont dépendre de la section du réseau amont ainsi que du débit (pour faire simple : la vitesse de circulation de l’air). 

Vous l’aurez compris, sans doute en regardant la bouche VMC bruyant de votre logement : le bruit d’une VMC ne dépend pas uniquement du terminal d’aspiration ou de soufflage mais de l’ensemble des éléments du réseau aéraulique.

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À PROPOS D'ACOUCIBE
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Acoucibe est un cabinet d'expertise spécialisé en acoustique architecturale et environnementale. Fondé en 2015, Acoucibe apporte une compétence technique et scientifique dans la conception et la réalisation de projets où l'acoustique revêt un intérêt notable. Face aux enjeux et décisions, Acoucibe oriente les choix techniques de ses clients en leur permettant d'optimiser les coûts de conception dans le respect d'un haut niveau de confort acoustique.

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