Réussir l'acoustique d'un open space

Réussir l'acoustique d'un open space

Le développement des espaces partagés pour le travail en commun est une tendance de fond initiée depuis le milieu des années 90 par le développement des open spaces ou plateaux ouverts. Elle se poursuit aujourd'hui par la mode du flex office ou aucun bureau n'est attribué aux collaborateurs. Toutefois, ces espaces ouverts restent dévolus au travail et nécessitent, dès leurs conceptions ou aménagements, une attention particulière quant au confort acoustique. 

Quelles normes et réglementations acoustiques applicables ? 

D'un point de vue purement réglementaire, il n'existe aucun texte régissant le confort acoustique des bureaux (y compris les open spaces et autres bureaux partagés). A la différence de certains ERP (établissement de soins, d'hébergement ou d'enseignement) il n'existe pas de texte réglementaire imposant au maître d'œuvre le respect de critères acoustiques particuliers. D'un point de vue normatif (i.e. d'application volontaire) il est possible de s'appuyer sur les recommandations du standard NF S 31-080 qui fixe pour les open spaces et bureaux partagés des critères de confort, parfois complexes à appliquer ou à mesurer. Pour garantir un confort acoustique minimal le maître d'ouvrage pourra alternativement faire référence aux différents niveaux de confort exigibles dans le référentiel NF HQE (cible 9 – confort acoustique) : niveau de base, niveau performant ou niveau très performant.

Confort acoustique des open spaces : une démarche pragmatique

Au-delà de l'application de critères chiffrés issus de normes techniques en acoustique, la prise en compte du confort acoustique d'un open space s'établit avant tout de manière pragmatique suivant des règles de bases simples, ci après détaillées.

Limiter au maximum la réverbération

Les espaces sourds avec des niveaux très faibles de réverbération sont réputés pour être inconfortables. Ce qui est vrai pour l'écoute musicale n'est généralement pas applicable aux espaces de travail. Ainsi, au sein des open spaces il convient de traiter la réverbération à son maximum en utilisant des revêtements absorbants efficaces sur l'ensemble du spectre audible. L'ensemble des surfaces disponibles doivent être si possible traitées : sols, plafonds (faux plafonds absorbants) et murs. Les alternatives à la moquette sont nombreuses sur le marché des revêtements synthétiques absorbants. Enfin, un soin particulier sur le choix des faux plafonds absorbants doit être observé : les hauteurs de plenums recommandées par le fabricant doivent être respectées afin de garantir une excellente absorption à basses fréquences. 

Espacer les sources sonores

Les salariés présents au sein d'un open space sont autant de sources sonores : conversations téléphoniques, ente collègues, bruits des claviers… Faute de cloisonnement comme pour les bureaux traditionnels, les sources sonores doivent être espacées au maximum. Le champ acoustique direct doit être éliminé entre deux sources. En pratique, il convient de proscrire les bureaux en face à face et de distribuer des cloisons vitrées ou opaques en quinconce des bureaux (open space ne signifie pas absence de cloisons). A noter que le recours à des cloisonnettes absorbantes n'a aucun effet sur la transmission du champ direct !

Prévoir des espaces de réunion fermés et isolés

Afin de limiter le niveau de bruit au sein des open spaces, il convient de prévoir systématiquement des espaces de réunion fermés (ou semi cloisonnés mais suffisamment éloignés des espaces de travail). Encore une fois, open space ne signifie pas absence de cloisons… Ces cloisons pourront bien évidement être transparentes. Elles seront systématiquement mises en œuvre toute hauteur. En outre, le plafond devra être impérativement isolé,  (les dalles de faux plafond absorbantes n'isolent pas de la transmission des bruits aériens). Il sera noté que la plupart des non-conformités et réserves en matière de confort acoustique pour les open spaces sont liées à des défauts d'isolement des salles de réunion. Les salles de réunion peuvent être des salles monoplace permettant à un collaborateur de s'isoler pour entreprendre une conversation téléphonique confidentielle. Ainsi l'open space n'est pas synonyme d'absence de confidentialité acoustique.

Limiter le bruit de fond des équipements techniques

Un point essentiel dans le dimensionnement des open spaces et de s'assurer que le niveau de bruit de fond n'impacte pas le confort acoustique des salariés. C'est particulièrement le cas lors de la mise en œuvre de VMC double flux. Les niveaux sonores en sortie ou en entrée des bouches VMC doivent être impérativement limités, y compris à basses fréquences. Il convient de sélectionner des bouches VMC peu bruyantes (faibles génération de bruit au passage de l'air, à hautes fréquences), de prévoir des systèmes de pièges à sons efficaces à basses fréquences et de limiter les vitesses d'air dans les réseaux.

Ainsi, une démarche pragmatique, intégrant le confort acoustique en amont de l'aménagement d'un open space, permet de traiter la plupart des problématiques de bruit. Une approche aisée sur un local brut non cloisonné de grand volume mais plus complexe dans le cadre d'un réaménagement ou au sein d'espaces limités en taille. 


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À PROPOS D'ACOUCIBE
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Acoucibe est un cabinet d'expertise spécialisé en acoustique architecturale et environnementale. Fondé en 2015, Acoucibe apporte une compétence technique et scientifique dans la conception et la réalisation de projets où l'acoustique revêt un intérêt notable. Face aux enjeux et décisions, Acoucibe oriente les choix techniques de ses clients en leur permettant d'optimiser les coûts de conception dans le respect d'un haut niveau de confort acoustique.

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