Les nuisances audibles des logements neufs
Les nuisances sonores audibles au sein des bâtiments d'habitation sont toujours de deux natures : Les « bruits d'impact » et les « bruits aériens ». Les « bruits d'impact » sont des chocs produits sur les sols qui se transmettent à l'ensemble du bâtiment par le biais de la structure (le gros œuvre). Ces chocs sont dus aux pas ou mouvements des meubles sur les sols. Ils se transmettent des sols aux murs et parfois par les équipements techniques faisant la jonction entre les sols et les murs.
Les « bruits aériens »sont des bruits de conversations, de la télévision ou d'une musique/radio...
Que couvre la réglementation acoustique des bâtiments neufs ?
Un bâtiment neuf construit en 2022 ou en 2002 répond à minima aux exigences de l'arrêté du 30 juin 1999. Cet arrêté fixe les performances minimales entre logements pour :
- Les niveaux de bruits de choc standardisés ;
- Les isolements acoustiques aux bruits aériens intérieurs ;
- Les isolements acoustiques aux bruits aériens extérieurs ;
- Le niveau de bruit des équipements techniques (VMC / chauffage collectif) ;
- L'absorption sonore des circulations donnant sur les logements.
Les minimums réglementaires n'attestent pas de l'absence de bruit ! Donc attention, ce n'est pas parce que les valeurs réglementaires sont respectées qu'il n'y aura aucun bruit audible depuis les logements avoisinants. C'est une des raisons pour laquelle des labels plus contraignants ont été développés (type NF HABITAT HQE ou encore « Mon Logement Santé »). Entre deux bâtiments revendiquant le respect d'un confort acoustique réglementaire, il peut y avoir des différences énormes. Ainsi, un constructeur qui fait le choix de murs béton plus épais, pour des questions de structure, livrera un bâtiment dont les isolements sont parfois très nettement supérieurs aux seuils réglementaires. Un autre constructeur choisissant des épaisseurs plus faibles (dalles/murs porteurs) sera tout juste au niveau des valeurs réglementaires.
Les obligations du concepteur en matière de confort acoustique
Il n'existe pas d'obligation pour le constructeur de mettre en œuvre des méthodes particulières pour atteindre les performances de confort acoustique. Les obligations sont des obligations de résultat qu'importe les choix techniques ayant été effectués. Il est donc inutile de regarder une photo en disant « il manque un isolant ». Il peut ne pas y avoir un isolant du moment que les performances acoustiques de l'ouvrage soient respectées.
Les bruits d'équipements (VMC) et l'absorption des circulations sont des points assez facile à régler. Dans le premier cas, il s'agit d'un problème de vitesses d'air ou de silencieux absents en sotie de la CTA. Dans le second cas, d'un faux plafond absorbant qui est absent. Ces points sont facilement identifiables par les propriétaires ou les locataires des logements et il n'y a pas besoin de faire venir un acousticien.
Les isolements acoustiques aux bruits aériens extérieurs sont également assez facile à détecter, en particulier s'il y a des nuisances extérieures (routes, trains, etc.). En l'absence de nuisance, il est rare que cela soit un véritable problème. Même si la valeur réglementaire (30 dB) n'est pas respectée, en l'absence de nuisances extérieures, il n'y a que peu de chance qu'il y ait des nuisances audibles au sein des logements…
Le cas particulier des isolements aux bruits aériens et d'impact
Reste deux caractéristiques clés : les isolements aux bruits aériens intérieurs et les niveaux de bruits de choc. Ces deux points sont très complexes à régler en cas de non conformité car nécessitent généralement une reprise parfois totale de l'ouvrage.
L'isolement acoustique aux bruits aériens est mesuré entre un logement ou une circulation et un logement. Une source de bruit est positionnée dans un local d'émission. Une mesure du niveau de bruit dans ce local et dans le local de réception permet de calculer une différence qui sert de base au calcul de l'isolement acoustique. Le niveau sonore est mis suffisamment haut pour pouvoir être au dessus du bruit de fond dans le local de réception.
Les niveaux de bruits de choc sont mesurés avec une machine à choc standardisée. Des marteaux viennent taper de manière régulière et synchronisée le sol. Le niveau de bruit est mesuré dans le local de réception qui peut être sur des niveaux différents ou sur un même niveau.
Comme il est impossible de mesurer tous les logements il est préférable d'échantillonner un petit nombre : généralement les locaux de plus petits volumes. Si des plaignant rapportent des nuisances, il peut aussi être fait le choix de mesurer les isolements ou les niveaux de bruit de choc au sein de ces logements en particuliers.
En résumé, en cas de doute sur le respect de l'atteinte des valeurs acoustiques réglementaires d'un ouvrage il suffit de simplement mesurer : les isolements acoustiques aux bruits aériens intérieurs (entre deux logements contigus superposés et non superposés / entre un logement et une circulation pour une cage d'escalier et un couloir). Enfin, il est également important de quantifier les niveaux de bruit de chocs entre logements (superposés et non superposés en RDC).
Acoucibe est un cabinet d'expertise spécialisé en acoustique architecturale et environnementale. Fondé en 2015, Acoucibe apporte une compétence technique et scientifique dans la conception et la réalisation de projets où l'acoustique revêt un intérêt notable. Face aux enjeux et décisions, Acoucibe oriente les choix techniques de ses clients en leur permettant d'optimiser les coûts de conception dans le respect d'un haut niveau de confort acoustique.