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Le coût important du foncier pousse aujourd'hui d'avantage de maître d'ouvrage et de bailleurs sociaux à envisager la mixité des usages au sein des constructions neuves. La tendance actuelle est portée sur la réalisation de bâtiments mixtes ERP et logements collectifs. Un exemple typique de réalisation consiste à intégrer, au sein d'un collectif à usage d'habitation, une microcrèche. Si cette dernière est non contiguë aux logements, le risque de défaut d'isolement acoustique est inexistant. Dans le cas d'une contiguïté, il convient de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de traiter l'isolement entre l'ERP et les logements.

Les aspects réglementaires en acoustique

L'acoustique interne d'une microcrèche ne relève pas spécifiquement de l'arrêté du 25 avril 2003 limitant le bruit dans les établissements d'enseignement. En effet, cet arrêté n'est applicable qu'aux établissements d'enseignement : les écoles maternelles, les écoles élémentaires, les collèges, les lycées, les établissements régionaux d'enseignement adapté, les universités et établissements d'enseignement supérieur, général, technique ou professionnel, publics ou privés.

En l'absence de réglementation, certains référentiels, comme le guide HQE du CSTB peuvent être appliqués à une microcrèche. Ces référentiels, d'application volontaires, dictent les isolements acoustiques minimums entre locaux (aux bruits aériens intérieurs/extérieurs et d'impact) et limitent le bruit des équipements techniques (CVC / VMC double flux).

L'absence de réglementation applicable, en interne des microcrèches, ne signifie pour autant pas l'absence de réglementation acoustique entre microcrèche et logements. Au sens de l'arrêté du 30 juin 1999, la microcrèche constitue un local d'activité.

Isoler phoniquement une microcrèche de logements contigus

L'isolement acoustique entre une microcrèche et des logements doit être au minimum de 58 dB suivant l'indice DnT,A. Cette valeur est la même qu'entre n'importe quel local d'activité et une pièce principale d'un logement. Elle vise à la fois les logements du même niveau ainsi que les logements situés à des niveaux supérieurs ou inférieurs. De fait, il convient, afin de limiter les traitements acoustique, de positionner en priorité la microcrèche en RDC d'ouvrage.

L'isolement entre RDC (ERP) et R+1 (logement) sera réalisé en priorité à base d'une dalle béton. Traditionnellement, les épaisseurs de béton étant limitées à 23 cm, il sera nécessaire, suivant la configuration des locaux de réception, de renforcer l'isolement de la dalle. En l'absence de traitement, certains locaux de faibles volumétries ne dépasseront pas d'un isolement de 55 dB (chambre). Si le problème est inexistant en journée, le bâtiment ne sera pour autant pas conforme au sens de l'arrêté du 30 juin 1999. Le renforcement de l'isolement sera opéré soit pas un doublage acoustique en sous face de l'ERP soit par une chape acoustique performante pour les isolements aux bruits aériens, en surface du dalle béton.

L'isolement d'un même niveau pourra consister en la réalisation d'un mur double ou d'un mur lourd avec doublages acoustique (laines minérales et plaques de plâtre). Dans le cadre d'un mur lourd monolithique, les transferts de bruits aériens entre plancher bas et planchers haut des logements devront faire l'objet d'une étude acoustique afin de s'assurer d'atteindre un isolement de 58 dB.

Traiter les bruits d'impact entre un ERP et un logement

L'isolement aux bruits d'impact entre microcrèche et logement doit être également traité. Il est réalisé par la mise en œuvre de traitements sur les revêtements de sols de la micro-crèche. Si cette dernière est déjà isolée par un chape thermique de type TMS, l'isolement sera suffisant, sous réserve d'inclure dans la mise en œuvre un découplage périphérique de la dalle avec les murs de refends. En l'absence de chape acoustique, les revêtements de sol devront assurer une limitation des bruits d'impacts à 58 dB suivant l'indice L'nT,W.